Augmentation d’un milliard de shékels du montant des souscriptions de police d’assurance santé privée
Augmentation d’un milliard de shékels du montant des souscriptions de police d’assurance santé privée
Par Muriel Nabet
Soucieux de parer aux manquements de la médecine publique, les israéliens ont augmenté le montant de leurs cotisations d’assurance privée de près d’un milliard de shékels pour l’année 2013. Face à la situation préoccupante qui sévit dans les hôpitaux publics du pays, de plus en plus d’israéliens souscrivent une police d’assurance auprès de compagnies privées, telles qu’Ayalon, Migdal, Clal, Phénix, Ménora, A’hchara ou Harel pour ne citer qu’elles, afin d’être sûrs d’accéder, en cas de besoin, à une médecine de qualité et d’être suivis par les meilleurs médecins.
Lors d’une conférence de presse organisée tout récemment par les directeurs des plus grands établissements hospitaliers du pays, le Professeur Raphaël Beyar, directeur du célèbre hôpital Rambam de Haïfa, vient de tirer la sonnette d’alarme sur les conséquences du déficit qui frappe la médecine publique dans le pays. Initialement estimé à 750 millions de shékels pour l’année 2014, ce déficit vient d’être ramené à 450 millions suite à une enveloppe spéciale de 300 millions de shékels débloquée en urgence par le Ministère de la Santé. Dans son édition du 30 novembre dernier, le quotidien économique israélien « The Marker » a publié le rapport établi par le Ministère de la Santé lui-même (!) et qui fait état d’une attente de plusieurs mois en moyenne, voire dans certains cas d’un an, pour se faire opérer dans un hôpital public…
Ebranlés par les nombreux appels aux dons diffusés régulièrement dans les médias israéliens pour financer des interventions ou des traitements que le système de santé public israélien ne prend pas en charge, cela fait bien longtemps que les israéliens ont compris que s’ils souhaitent être soignés dans des délais censés et être suivis par les meilleurs médecins, il est impératif de souscrire une police d’assurance privée. Comme l’a très justement souligné un proche du Rav Fu’her, les personnes bénéficiant d’une assurance privée ont plus de chances de guérison que les autres… En effet, à mi-chemin entre ce qui existe en France et aux Etats-Unis, le système médical israélien offre une couverture à l’ensemble de la population mais, si l’on souhaite pouvoir choisir son médecin, bénéficier des meilleurs traitements, se faire opérer dans des délais raisonnables et accéder aux établissements les plus réputés, il est impératif de bénéficier d’une couverture privée. Il est de notoriété publique qu’il existe en Israël une médecine à deux vitesses et le futur hôpital d’Ashdod est un exemple supplémentaire, s’il en fallait, puisque, dans un premier temps, il ne proposera ses services qu’à ceux qui disposeront d’une assurance santé privée. Or, il est très préoccupant de constater que les olim francophones ne sont absolument pas conscients de la nécessité de contracter une assurance santé, persuadés d’être couverts, en cas de besoin, par leur Koupath ‘Holim (Caisse d’assurance maladie). L’assurance santé privée en Israël n’a rien à voir avec une mutuelle, dont le rôle majeur consiste à bénéficier de remboursements des frais médicaux plus importants, mais est le seul moyen qui permet d’accéder à la médecine privée, véritable système de santé parallèle en Israël réservé à ceux qui ont pris leurs dispositions à temps. Les tarifs d’une police d’assurance santé dépendent de plusieurs critères. Le premier, bien sûr, est lié à l’âge d’adhésion. Plus une personne est jeune et plus le montant mensuel est réduit. Alors qu’il ne dépasse pas les 150 shékels par mois pour un assuré qui n’a pas encore atteint la trentaine, le tarif mensuel s’élève à environ 400 shékels pour une personne âgée de 60 ans.
Il est intéressant de noter, d’ailleurs, qu’après 20 ans de cotisations, la personne est assurée à vie et la durée maximale de cotisation pour une assurance santé est de 30 ans. Il faut savoir que l’âge maximal d’adhésion est généralement de 69 ans, et plus rarement de 70 ans dans certaines compagnies. Le deuxième critère, et pas le moindre, qui va influer sur le montant de la cotisation est le choix du courtier en assurance. Si une personne s’adresse directement à une compagnie, celle-ci ne va pas se battre pour lui appliquer le meilleur tarif, loin s’en faut, et encore moins pour lui attribuer des indemnités en cas de besoin. Or, plus un assureur dispose d’un portefeuille clients important, plus il a les moyens d’appliquer des réductions et de défendre le dossier de ses assurés.
Certains courtiers ont même passé des accords pour que tous leurs assurés soient considérés comme faisant partie d’une même entreprise et, de ce fait, bénéficient d’un tarif de groupe au même titre, par exemple, que les salariés de la Compagnie d’Electricité. Consciente de la fuite des meilleurs médecins israéliens vers le secteur privé, la Ministre de la Santé, Yaël Guermane, vient de mettre au point un projet de loi visant à limiter les avantages proposés par les compagnies d’assurance privée. Ceux qui souscriront une police d’assurance Santé après la mise en application de cette loi, prévue dans les toutes prochaines semaines, se verront lésés par rapport à ceux qui auront pris soin de s’assurer avant puisqu’il est question, notamment, de limiter le choix du spécialiste à une liste préétablie, d’exiger une participation financière variant de 500 à 5.000 shékels et de proposer un tarif unique, neutralisant du même coup le jeu de la concurrence. Il est évident qu’un tel projet de loi a déjà provoqué l’augmentation des souscriptions…
mail : Muriel_nabet@walla.com / 054-30 70 916.
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